Le combat ordinaire est une bande dessinée en 4 tomes de Manu Larcenet, parue entre 2003 et 2008 chez Dargaud, et qui vient d’être adaptée au cinéma par Laurent Tuel. Marco, la trentaine, est un ancien photographe de guerre qui a tout plaqué pour se reconstruire. Installé dans une maison isolée en Dordogne, à plusieurs centaines de kilomètres de chez ses parents, il tente de vivre loin du monde. C’est sans compter sa rencontre avec un homme plus âgé, avec qui il développe des rapports fraternels, et surtout avec Emilie, la jeune vétérinaire du village, dont il tombe vite amoureux.
Le combat ordinaire de Marco, c’est celui qu’il mène face aux crises d’angoisse qui l’assaillent à chaque moment important de sa vie (mort d’un proche, engagement amoureux, paternité…). Comment avancer sans sombrer ?
Différences
Il y en a peu, tant le livre adapte fidèlement, et dans ses moindres mots, la bande dessinée. Certaines scènes du livre ou traits d’humour n’apparaissent pas dans le film, mais l’esprit de la BD est largement là.
Points forts du film
On aurait pu craindre que l’incarnation de Marco soit vaine, à côté de la plaque… Heureusement Nicolas Duvauchelle, dans l’un de ses meilleurs rôles, convainc. Laurent Tuel, déjà remarqué pour l’agréable Jean-Philippe, signe un film doux et lumineux, qui ne décevra pas les amateurs de la BD, ce qui est déjà beaucoup.
Points forts du livre
Manu Larcenet a réussi à créer un vrai univers autour de son (anti)héros Marco, auquel on s’identifie facilement. Son histoire est entrecoupée de planches consacrées à ses réflexions où le trait se fait moins rond, les couleurs deviennent sépia. Des questions fortes sont soulevées : peut-on vivre avec un passé dont on a honte ? Comment accepter la mort d’un proche ? L’artiste et son œuvre peuvent-ils se confondre ? On sourit, on est ému, on pleure, à la lecture de ces quatre volumes.
Qui gagne le match ?
Malgré les indéniables qualités du film, la bande dessinée est plus forte, plus complexe. C’est elle qui gagne le match.