Le 5e Beatles

Bien avant les Beckham, Ronaldo, Ibrahimovic et consorts, George Best, le célèbre attaquant de Manchester United, fut la première popstar du football. Une vie à deux cent à l’heure racontée par le journaliste de l’Equipe, Vincent Duluc, qui, malgré la qualité de son sujet, déçoit.

Une origine modeste, une carrière qui connut son apogée dans les années 60, les cris des filles hystériques, la coupe à frange puis les cheveux mi-longs… Les similitudes ne manquent pas entre George Best et les Beatles (sans compter le nom de leur premier batteur, Pete Best), d’où son surnom de « cinquième Beatles ». Pour filer la métaphore, les journalistes diront plus tard que les Beatles fournissaient la musique et que George s’occupait de la chorégraphie.

L’histoire de George, c’est d’abord l’histoire d’un club, celui de Manchester United, victime d’un tragique accident d’avion en 1958 à Munich faisant 11 morts parmi les joueurs et membres du personnel, puis consacré Champion d’Europe 10 ans plus tard. Vincent Duluc convoque les grandes gloires de l’époque, telles que le jeune prodige disparu Duncan Edwards, le grand entraîneur Matt Busby, mais aussi le survivant Bobby Charlton qui gagnera la Coupe du Monde en 1966. Grâce aux anecdotes en nombre, on se plaît à effectuer ce retour en arrière dans les arcanes d’un des plus grands clubs européens.

C’est aussi et surtout l’histoire d’un génie du football à la gueule d’ange, suffisamment doué pour n’en faire qu’à sa tête, modèle pour les hommes et objet de fantasmes pour les femmes. La folie commence fin 64, lors du match gagné contre Chelsea à Stamford Bridge, et explose en 1966 à Lisbonne, contre le Benfica. En 1968, George est une superstar qui touche 20 fois le salaire anglais moyen et claque tout dans les voitures, l’alcool, les filles. Mais déjà Manchester ne gagne plus, ses frasques le rattrapent, et l’idole vacille.

C’est cette incroyable vie, toujours sur le fil, que décrit Vincent Duluc dans son premier roman. Pourtant, malgré la qualité du sujet et son caractère romanesque à souhait, la lecture est rendue difficile par la lourdeur d’écriture de l’auteur. Adepte des phrases à rallonge, d’un style alambiqué et de l’usage immodéré du plus-que-parfait, il finit par nous égarer.

À offrir à : Un allergique au foot, pour le dérider.

La citation :

Les hommes voulaient être George Best, les femmes voulaient George Best. La vie était bien faite : la moitié du monde, à peu de chose près, a eu ce qu’elle voulait.

L’anecdote : Originaire d’Irlande du Nord, George Best n’a jamais disputé une Coupe du Monde.

En pratique : Publié chez Stock, 227 pages.